Expo 15-05/21-06 | Disappearance | Mouna Saboni
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- Written by Marie-Luce Dehondt
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15 mai – 21 juin 2025
vernissage 3 juin à 18h30
Maison des Mémoires
53 rue de Verdun – Carcassonne
Mardi-Samedi 10h-13h | 14h-18h
Une co-production GRAPh-Carcassonne et Carré d’Art-Chartres de Bretagne (membres du réseau Diagonal) avec le soutien du Ministère de la Culture (dispositif « Mieux produire, mieux diffuser ») et avec le soutien de la Fondation Jean-Luc Lagardère
Disappearance – Où il est question d’eau et de civilisations…
déf. : Disparition, évanouissement. Acte de quelqu’un ou de quelque chose cessant d’être visible ; l’acte ou le fait que quelqu’un ou quelque chose manque à l’appel ; le processus par lequel quelque chose cesse d’exister ou d’être utilisé.

Disappearance est un projet réalisé le long de la route 65 en Jordanie, point central de la “Diagonale de la soif” qui s’étend de Tanger jusqu’en Chine. Un projet sur la disparition de l’eau, crise majeure de notre siècle que le monde va devoir affronter. Berceau de l’humanité, marqué par l’Histoire et les grandes religions monothéistes, un territoire qui garde les traces du passage de l’humain depuis des millénaires.
Un travail réalisé le long du mythique fleuve Jourdain, réduit à une rivière polluée que l’on peut traverser en quelques enjambées. Le long de la Mer Morte qui, inexorablement, disparait, faisant s’écrouler le sol autour. Un territoire où l’on dit que si rien n’est fait, il n’y aura plus d’eau dans une dizaine d’années. En plein cœur d’une région sous tension permanente mais où les pays frontaliers vont devoir s’accorder s’ils veulent survivre.
Disappearance, telle une grande scène de théâtre, fait se côtoyer des personnages issus de la mythologie et des hommes qui semblent engloutis par leur environnement. Ils évoluent dans des paysages de plus en plus désertiques ou sur les ruines de civilisations aujourd’hui disparues à la suite d’évènements climatiques. Un projet qui nous projette dans un univers apocalyptique, où l’on ne sait plus s’il se situe dans le passé, le présent ou un futur proche.
Avec ce nouveau projet, Mouna Saboni entaille certaines de ses images, comme autrefois on gravait les pierres. Elle y inscrit des textes retrouvés grâce à des fouilles archéologiques écrits, dans des alphabets aujourd’hui disparus, et qui témoignent de la trace de civilisations passées. Comme des voix qui semblent émaner du sol pour nous rappeler l’histoire et la fragilité de l’humai
En 2023, le projet Disappearance est sélectionné pour le Prix Pictet et est lauréat du Prix Maison Blanche à Marseille.



La photographe Mouna Saboni
Mouna Saboni, artiste photographe franco-marocaine, est née à Rennes en 1987. Après un master d’Économie Sociale et Solidaire, elle intègre l’École Nationale Supérieure de la Photographie d’Arles dont elle sort diplômée en 2012. Le travail photographique de Mouna Saboni porte sur la quête de l’identité qu’elle interroge à travers une mémoire personnelle intimement liée au territoire. À travers des projets au long cours menés dans les territoires palestiniens, au Maroc et au Brésil, elle interroge son propre rapport aux territoires sur lesquels elle évolue et celui des individus à leur environnement. Un travail photographique qui oscille entre une démarche documentaire et poétique qu’elle commence à expérimenter plastiquement depuis 2018 en y mêlant, de manière formelle, son travail d’écriture. Elle développe son travail au cours de différentes résidences, notamment à la Fondation Montresso (Maroc) et dernièrement, à la Villa Médicis à Rome.
Mouna Saboni a exposé son travail en France à l’Institut du Monde Arabe, au Bal et lors de Paris-Photo mais également au Maroc, au Mexique ou encore aux Pays-Bas. En 2012 puis en 2020, ses photographies entrent dans la collection de la Fondation d’Entreprise Neuflize-Vie pour la photographie et ont été acquises en 2021 par le CNAP. Durant la même année Mouna Saboni est lauréate du Prix Lagardère et lauréate de la commande publique « Radioscopie de la France », pilotée par la BNF.
Son travail figure dans deux livres écrits par Michel Poivert :
– 50 ans de photographie française de 1970 à nos jours (éd. Textuel, 2019) – Contre-culture dans la photographie contemporaine (éd. Textuel, 2022)
