PROGRAMMATION 2023
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- Published in: 2023, festival 2023
- Written by Noëlie Joye
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Le GRAPh a le plaisir de vous inviter au vernissage de la 7e édition du festival Fictions Documentaires!
Rendez-vous le vendredi 17 novembre à 19h30, à la Maison des mémoires, au 53 rue de Verdun 11000 Carcassonne.
Il sera précédé d’une performance théâtrale mise en scène par la compagnie Zé Régalia Théâtre, inspirée par les photos de SMITH. Rendez-vous à la Chapelle des Dominicaines, 17 rue de Verdun à 19h.
Pour cette septième édition du festival Fictions Documentaires, réduite pour des raisons économiques à quatre expositions différentes, deux champs de recherche sont explorés: celui du care, (du soin) avec Je n’habitais pas mon visage de Mathieu Farcy en dialogue avec des personnes victimes d’un cancer du visage et d’une reconstruction faciale ainsi que l’ensemble des images produites en thermographie par SMITH pour répondre à la commande d’Act Up dans leur lutte contre le sida.
Une seconde direction d’étude montre les persistances du passé dans nos sociétés. Trois artistes, chacun représentatif d’une génération, explorent leurs mythologies personnelles en lien à l’Algérie où se trouvent leurs racines. Louise Narbo, Stéphane Léage et Dominique Mérigard explorent ces douloureux Legs d’Algérie.
Cyril Abad et Eugénie Baccot dans une longue résidence en Estonie récupèrent la légende ancienne d’une créature incertaine menaçant la vie des populations pour actualiser les craintes des nouvelles technologies qui sont produites intensément dans ce pays, d’où La métaphore du Kratt.
Christian Gattinoni, conseiller artistique du festival
PRÉSENTATION DE NOS EXPOSITIONS
SMITH /// SAVOIR C’EST POUVOIR
En amont du mois des Fiertés, Act Up-Paris a lancé une campagne de prévention sur la santé sexuelle à destination du grand public et de la communauté LGBTQI+. Son objectif repose sur de multiples constats. Ces 15 dernières années, se sont accumulés de nombreux échecs malgré des avancées importantes en matière de prévention. Les photographies de cette campagne ont été réalisées par le photographe SMITH à l’aide d’une caméra thermique. Ce dispositif permet de montrer la nudité des corps sous un angle inattendu, jamais vu et décalé.
Chapelle des Dominicaines, 17 Rue de Verdun 11000 Carcassonne. Du mardi au dimanche, 14h>18h et le samedi, 10h>12h et 14h>18h. Exposition visible jusqu’au 10 décembre 2023.
BIOGRAPHIE
SMITH, né en France en 1985, est un artiste plasticien diplômé de l’École Nationale Supérieur de la Photographie d’Arles. Le parcours de SMITH est constitué d’allers-retours continus entre recherche théorique et pratique artistique sur lesquelles sont concentrés sur l’exploration d’une notion directrice: l’identité humaine, à travers ses mues, ses altérations, ses résistances, ses hybridations et ses frontières.
MATHIEU FARCY /// JE N’HABITAIS PAS MON VISAGE
“Je n’habitais pas mon visage” m’a dit Samia, lors de l’un de nos entretiens. Son visage comme une maison désertée. Abandonnée. Comme les quatre autres participant.e.s de ce travail, Samia a eu un cancer du visage suivi d’une reconstruction. Un tel parcours prend plusieurs années et marque la peau autant que la psyché. Chacun.e a vécu différemment la disparition d’un visage connu pour s’engager dans un labyrinthe d’incertitudes.
Tout ce projet prend d’abord racine dans le désir d’une création commune ainsi que plusieurs interrogations:
Comment rendre compte d’un traumatisme si grand que la perte de son propre visage ?
Comment créer un espace d’élaboration à partir de ressentis, d’expériences et de rêves ?
Comment rendre plus horizontale la création artistique ?
Lors des premières rencontres avec des personnes défigurées nous échangions autant sur leur parcours hospitalier que sur leur ressentis vis-à-vis d’eux-mêmes ou d’autrui. Personne n’avait, à priori, d’idée de création définie. Mais tou.te.s ressentaient la nécessité d’élaborer et de créer à partir de leur expérience si particulière.
Maison de la Région, 5 rue Aimé Ramond 11000 Carcassonne. Du lundi au vendredi, 8h30>12h et 13h30>17h. Exposition visible jusqu’au 15 décembre 2023.
BIOGRAPHIE
Basé à Amiens, Mathieu Farcy travaille dans les Hauts-de-France. Educateur spécialisé puis photographe, la question de la disqualification sociale anime toujours son travail. Après l’avoir abordée au travers de deux projets : un reportage avec les ouvriers en réinsertion de l’usine Le Relais dans la Somme et un documentaire vidéo sur les ouvriers de Goodyear à Amiens. Il réalise actuellement un projet au long cours autour du lien entre visage et identité.
LOUISE NARBO /// VOYAGE EN TERRE OUBLIÉE
“Voyage en terre oubliée” parle d’un retour en Algérie, ma terre d’origine. Mais d’un retour de forme singulière, celle d’un voyage intérieur, à la recherche d’un oubli, d’un silence. Cet étrange silence qui suit les détonations de la guerre. Le long silence de l’exil.
Au début de ce projet, j’ai regroupé mes photographies argentiques des années 1980, de style classique. On peut parler de nostalgie de la terre, d’émotion devant la végétation méditerranéenne et de la chaleur de ses étés. Ce sont des souvenirs exotiques.
C’est en 2017, que j’ai pris l’engagement de m’attaquer au refoulement de cette guerre vécue dans l’enfance. Et cette décision émergea peu après un laborieux voyage à Cuba. Les paysages de ce pays me rappelaient probablement d’autres paysages… Le temps était venu d’exhumer cette valise fermée, enlisée dans la vase profonde de mon passé.
Maison des Mémoires, 53, rue de Verdun 11000 CARCASSONNE. Du mardi au samedi, 10h>13h et 14h>18h, les dimanches 14h>18h.
Née en Algérie, Louise Narbo s’installe à Paris au lendemain de la guerre d’indépendance. Après des études universitaires, elle s’initie à la photographie argentique monochrome. Autodidacte par la suite, sa formation se fera au gré de ses lectures et de ses rencontres. Sa sensibilité l’a poussée vers l’exploration de la vie intérieure, les ressentis, l’émotion.
STEPHANE LÉAGE /// DU SABLE DANS LES ARCHIVES
Stéphane Léage dans son projet “du sable dans les archives” a collecté des photos et des documents de ses proches sur plus de cent ans de présence en Algérie. Ils étaient dispersés et voués à l’oubli. L’auteur, sans dénaturer l’esthétique des images d’époque, leur a donné une nouvelle forme plus contemporaine. Il a aussi recueilli des témoignages de ses proches et réussi à briser les silences de sa famille sur cette longue période. Les récits intimes s’entremêlent à la Grande Histoire. Les événements rebondissent d’une époque à l’autre et beaucoup d’entre eux sont malheureusement toujours d’actualité : rejet de l’autre, antisémitisme, guerre, exil, migration, pauvreté.
Maison des Mémoires, 53, rue de Verdun 11000 CARCASSONNE. Du mardi au samedi, 10h>13h et 14h>18h, les dimanches 14h>18h.
BIOGRAPHIE
Stéphane Léage devient photographe-auteur sur les questions de territoire après avoir mené une pratique autodidacte couvrant ses nombreux voyages en Asie, Afrique et Amérique du Sud. Ses travaux questionnent sur les notions de territoire, d’identité et de mémoire (celle de l’Algérie par exemple). Il a enrichi son expérience de nombreux stages dans les domaines de l’Histoire (Jeu de Paume) et des techniques photographiques (Centre Verdier, ateliers Beaux-arts de la ville de Paris).
DOMINIQUE MÉRIGARD /// LES HORS-CHAMPS DE L’HISTOIRE. Mémoires d’Algérie, 1954-1962
Dans sa série Les hors-champs de l’Histoire, Dominique Mérigard, au travers des archives photographiques de trois de ses proches, jeunes appelés lors de la guerre d’Algérie, revient sur des pans de mémoire oubliés. Leurs images ressemblent à toutes celles réalisées par les conscrits entre 1954 et 1962, destinées à se remémorer, plus tard. Elles ne nous disent rien des événements, elles ne lèvent pas le voile sur ce qui s’est joué. C’est le silence qui a généralement accompagné leur retour d’Algérie. Les photos et objets remis en scène par Dominique Mérigard deviennent matière à réactiver le passé, nous proposant de façon singulière une sorte d’envers du décor de l’Histoire officielle, dont on perçoit encore les échos dans notre société contemporaine.
Maison des Mémoires, 53 rue de Verdun 11000 CARCASSONNE. Du mardi au samedi, 10h>13h et 14h>18h, les dimanches 14h>18h.
BIOGRAPHIE
Né en 1964, Dominique Mérigard vit et travaille à Paris. Il est diplômé de Estienne (école supérieure des arts et industries graphiques). Photographe et graphiste, au travers de ces photographies, Dominique Mérigard interroge les notions de temps, de mémoire, de transmission ou de perte.
CYRIL ABAD & EUGENIE BACCOT /// LA MÉTAPHORE DU KRATT
Ce projet photographique à quatre yeux est destiné à mieux comprendre le rapport intime des estoniens à la nature au travers de leurs croyances païennes et leur relation de plus en plus fusionnelle avec les technologies dans un pays entièrement digitalisé.
Avec la disparition de l’occupant soviétique, les rituels folkloriques et païens ne se sont jamais aussi bien portés en Estonie. Aujourd’hui 61% des estoniens pensent que le néo-paganisme est la « vraie » religion du pays. C’est donc tout naturellement que le gouvernement décide de faire référence au Kratt (créature magique de la mythologie païenne estonienne née du foin et des objets ménagers abandonnés) pour sensibiliser le grand public à la notion d’intelligence artificielle (IA) et permettre d’engager le débat sur le statut de cette IA.
Ce projet vise au travers de différents dispositifs photographiques originaux, à illustrer cette métaphore du Kratt.
Archives départementales de l’Aude, 41 Avenue Claude Bernard 11000 CARCASSONNE. Du lundi au vendredi, 9h> 17h
BIOGRAPHIES
Cyril Abad et Eugénie Baccot, photographes indépendants, vivent et travaillent en France. Cyril mène un travail documentaire portant un regard singulier et souvent décalé sur la place de l’homme dans la société. Eugénie, dans une approche documentaire sensible et humaine, documente des communautés peu conventionnelles ou alternatives en prise avec des problématiques identitaires.