Tout en tendresse, Dorian Teti explore la relation mère-fils et la mémoire dans une exposition mêlant photographie et céramique.
Un mois de photographie se prépare à la Maison des Mémoires. Photographie, mais pas seulement, car l’artiste Dorian Teti utilise également le médium de la céramique, pour mettre en scène un univers intime et étrange, celui de sa relation avec sa mère et avec sa mémoire familiale. “Fils de” porte un regard tendre sur Rose, la mère de l’artiste, et sur ce qui reste de leur vie passée, de leur ancien logement, de leurs souvenirs communs. Les images, qui utilisent la retouche de manière ludique et inquiétante à la fois, déforment, distendent le corps et les objets, de même que les reproductions en céramique ne sont qu’en apparence des copies conformes d’objets.
« Je suis né et j’ai grandi à Vallauris. Pour cette proposition artistique, je suis revenu m’installer dans l’appartement de mon adolescence, laissé par ma mère. M’inspirant du mobilier, d’éléments de décoration, et d’objets retrouvés dans l’appartement, je joue avec l’accumulation et les rapprochements précaires, pauvres. Il est question d’explorer le passé, le reproduire. J’ai utilisé la céramique, médium historiquement lié à Vallauris, qui en a fait sa réputation. Le travail de copie, de reproduction me permet de figer l’espace, qui devient alors décor, engendrant tout à la fois réminiscence et fiction, prétexte à expérimentations et altérations. Il s’agit donc de « faire avec ». Faire avec ce qu’on nous laisse, ce dont on hérite et ce qui hante. Ce projet fait directement suite à un travail que je mène autour de la figure maternelle, « Rose ». Il a été réalisé lors d’une résidence à l’Ecole des Beaux-Arts de Céramique de Vallauris de septembre 2018 à avril 2019. »
L’installation viendra habiter les deux salles d’exposition de la Maison des Mémoires durant tout le mois de mai 2022. Eric Sinatora, directeur du GRAPh, avait découvert le travail “Fils de” à l’occasion du festival Polyptique de Marseille en 2021, et avait été charmé par l’univers singulier de Dorian Teti, personnage qui assume sa fragilité et la transforme en force de création. Dorian a également suivi en 2021 la formation professionnelle Photographe Intervenant, portée par le Réseau Diagonal, et dont un module d’une semaine est animé au GRAPh, à Carcassonne.
DORIAN TETI | A PROPOS
Né en 1983, Dorian vit et travaille entre Paris et Vallauris. Son travail s’articule autour des mises en scène de l’intime, de la mémoire collective et individuelle. La photographie est pour lui un outil d’exploration de son histoire et de son identité. Par l’engagement dans des expériences de vie, et par le biais de mises en scène, d’autoportraits, de réappropriations et d’associations photographiques ou textuelles, il fabrique un univers fait d’objets, de faux semblants, de simulacres et de doubles. La photographie est autant envisagée comme une documentation fictive qu’une documentation authentique prête à se faire manipuler, détourner, par l’usage de la retouche, omniprésente dans son travail. Il s’intéresse à la puissance mensongère de l’image, du faux et de la copie. Il mêle à ce travail photographique un travail plastique en volume (plâtre et céramique) qui se nourrissent l’un l’autre, en travaillant la matérialité de l’image et la surface des volumes dans le réel.
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