Expo 17-03/23-03 • La Primavera de l’image 2025 | collectif
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- Written by Marie-Luce Dehondt
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17/23 mars Carcassonne
vernissage le 19 mars à 18h30
Chapelle des Dominicaines (17 rue de Verdun)
du mardi au samedi 11h-18h • dimanche 11h-16h
ENTRÉE LIBRE ET GRATUITE
Exposition collective des photographes de l’atelier Recherche et création
Organisée par le Graph, cette exposition collective met en lumière la création photographique au sein des ateliers « Création et Recherche » du GRAPh.
A propos de la Primavera de l’image…
Le GRAPh-CMI présente la deuxième édition de la Primavera de l’Image. Ce printemps de l’image se veut être un coup de projecteur sur la création photographique initiée par le GRAPh au sein de ses différents ateliers « Création et Recherche » mais également, de montrer le travail de ses membres. Cette Primavera de l’Image, précède l’ouverture de la programmation 2025 composée d’expositions, de résidences d’artistes, de workshop, de rencontres, de projections et du festival Fiction documentaire organisé par le GRAPh sur l’ensemble du territoire audois et au-delà.
Chacun des photographes exposants présente un projet personnel développé au sein de l’atelier «Création et Recherche», troisième niveau après l’initiation et la création, qui s’adresse à des photographes désireux de se professionnaliser.
Cliquez sur la flèche à gauche du titre pour lire la suite des textes de présentation.

LES LIMITES | Marielle Berte
L’implantation des zones commerciales en bordure de ville a connu une croissance significative au cours des dernières décennies, répondant à la demande croissante des consommateurs pour un accès facilité aux biens et services. Ces zones modifient profondément le paysage ambiant.
D’une part elles favorisent le développement économique local créant des emplois et attirant des investissements.
Mais d’autre part, leur expansion provoque une urbanisation excessive entraînant la « consommation » de terres agricoles et la fragmentation des paysages naturels, tout en altérant le cadre de vie des campagnes environnantes.
Enfin, elles incitent à une dépendance accrue à la voiture, augmentant ainsi le trafic et les émissions de gaz à effet de serre.
En somme, bien que les zones commerciales apportent des avantages économiques, leur impact sur le paysage rural et l’environnement mérite une attention particulière pour garantir un développement durable.
Marielle BERTE
Les photos présentées sont extraites d’une série de 30 photos effectuées dans les agglomérations de Carcassonne et de Castelnaudary.
Marielle BERTE
Il y a une douzaine d’années j’ai quitté les pinceaux pour un appareil photographique. Depuis il est devenu mon œil, ma palette de couleurs et le témoin de mes découvertes. Mon attirance pour les scènes de vie, mon penchant pour les portraits de rue, mon désir de retranscrire le moment, et ma passion pour la nature d’ici et d’ailleurs ne font que satisfaire ma curiosité.

LIEUX OUBLIÉS | Pierre Boyer
Exploration urbaine
A travers cette exposition, je t’invite à découvrir des histoires de vie,
Observe… Imagine… Rêve ou bien… Invente !
Merci d’être passé.e,
Pierre Boyer

NAPLES | Yannick Cano
En famille nous ne parlions que rarement de nos origines, je ne connaissais Naples qu’à travers les récits des gens du quartier, les films de Mafia, et la cuisine.
A l’époque de mon père le quartier n’avait pas bonne réputation dans la ville, pour les français de souche les italiens qu’ils soient de Gaète, Naples ou bien Cetara étaient tous des Calabrais.
Plus tard, j’ai pris conscience de la force de la culture Napolitaine dans nos foyers, les cuisines sentaient bon l’Italie, notre vocabulaire était riche de mots Napolitains.
Je me souviens d’Ambroise un enfant du quartier rentré au pays. Et tous ces matelots qui passaient la saison de pêche à Sète. A l’école nous avions pour la majorité d’entre nous des noms à consonance méditerranéenne.
Nous ne sommes pas nombreux à ne pas avoir fait la communion, la plupart de mes copains étaient enfants de chœur. Nos familles ont quitté la Campanie à la fin du 19ème siècle et pourtant un siècle plus tard nous sommes toujours un peu Napolitains. Qui n’a pas eu sa corne en or à sa naissance ? Qui n’a jamais juré en dialecte ? Est-ce le linge propre aux balcons ? Est-ce le parler fort ? Ou les odeurs de la macaronade dominicale et des tielles que nous amenions cuire chez Lubrano le boulanger ?
C’est après avoir lu Elena Ferrante et les similitudes avec mon enfance, que j’ai eu envie d’aller à Naples.
Ce fut un choc pour moi de découvrir le chaos, du centre historique. Loin des récits paradisiaques de la ville lumière. Je me suis pourtant de suite senti chez moi, mais inlassablement la même question : que serai-je devenu si mes aïeux étaient restés ici ? Quel aurait été mon destin ? Ils ont fui la misère, nous n’étions pas camorristes mais plutôt communistes. Je ne peux m’empêcher de faire le parallèle avec les vagues migratoires contemporaines. Ma famille est-elle arrivée à Sète en bateau ? Comment ont-ils été accueillis ?
Ils sont devenus français et ont pu donner à manger et une éducation à leurs enfants, ce pourquoi ils étaient venus. Ils ont indéniablement marqué Sète de leur culture. Je me sens pleinement français, mais mon fils s’appelle Toni, avec un I s’il vous plait.

UN LIEU UNIQUE | Bénédicte Costesec
Cette série s’inscrit dans un travail photographique sur le passage du temps.
Considérer le corps comme un lieu, un lieu unique.
Malgré le passage du temps et ses effets sur le corps, celui-ci n’en demeure pas moins unique et vivant. Il se transforme, grandit, vieillit mais reste un même lieu. Il est le réceptacle et le témoin du temps qui passe.
Ce travail photographique consiste à mettre en présence ce lieu unique d’aujourd’hui avec celui d’hier. La nouvelle image apparaissant sur l’ancienne génère un étrange paradoxe : l’ancien corps est jeune, le nouveau corps est usé. La mise en abime est singulière dans la fusion de deux prises de vue de ce lieu unique, à 50 ans d’intervalle.
La confrontation de ces deux espaces temps, en soulignant de façon abrupte la transformation du corps, peut paraitre cruelle. Pourtant, l’acceptation de cette confrontation et l’adhésion à cette nouvelle image sont à la fois un signe de respect de soi et un témoignage d’amour.
Le corps comme lieu de mémoire.
Transcendant les effets du temps, il s’agit aussi d’épouser un instant, de se remémorer une période de bonheur, de réécrire un nouveau souvenir heureux : celui de la prise de vue vécue comme un moment de plaisir et de complicité.
Outre le postulat de départ fondé sur le dialogue entre le passé et le présent, ce lieu de mémoire est aussi l’expression de 50 années d’amour. De l’amour d’un père qui photographie ses enfants. De l’amour d’un homme pour une femme. De l’amour de cette femme pour cet homme. De l’amour d’une fille pour ses parents.
Des années après, cette composition photographique laissera une nouvelle trace dans mon histoire familiale.
B. Costesec

DÉSERTÉS ? [Instantanés] | Marie-Luce Dehondt
Elles sont là et bien là. Avec toutes leurs émotions, leurs rires, leurs colères, mais pas leurs souvenirs.
Il y a des phrases incompréhensibles, des conversations sans limite, pleines de mots qui se sont libérés du champ sémantique… elles battent la campagne, ce sont des personnes, mais touchées par la maladie d’Alzheimer. Elles sont en friche comme les lieux abandonnés que j’ai l’habitude de photographier. Mais ne sont pas désertées, elles sont là, en attente d’un regard qu’elles se mettent à comprendre sans y penser.
Je suis allée à leur rencontre dans les ateliers d’art-thérapie portés par l’association Agorart à Limoux. Ce montage vidéo veut témoigner de la vitalité et de la joie qui nous habitent, au plus sombre de nos jours, quand l’art vient réveiller notre capacité à être…
Ce travail a été présenté lors de l’exposition « Désertés ? » à l’EHPAD Chénier en 2020. Cette exposition articulait un dialogue entre mes photographies de lieux abandonnés et le travail des résidents dans les ateliers d’art-thérapie, présenté dans le montage photographique titré « Instantanés », et les ateliers de danse-thérapie et de musico-thérapie faisant l’objet d’une vidéo intitulée Renaissances ».
Le programme Hosto’Art
Porté par l’association Agorart, soutenu et accueilli par l’EHPAD Chénier de Limoux, le programme Hosto’Art a pour objectif de développer les pratiques artistiques (expositions, ateliers d’art-thérapie, de musicothérapie, de danse-thérapie…) au sein des maisons de retraite, hôpitaux, et autres lieux d’accueil. L’enjeu est de faire bénéficier les résidents, comme les visiteurs, des bienfaits de l’art, vecteur de bien-être et de liens sociaux, et de plus en plus reconnu par la communauté scientifique pour son apport thérapeutique, notamment dans les maladies neurodégénératives.
Pour tout renseignement, contacter Sylvie Vilboux, musico-thérapeuthe, présidente d’Agorart sylvie.vilboux@gmail.com

SEUL.E – Conte photographique | Pierre Jammes
Cet ensemble photographique que je vous présente ici, capture des instants fugaces où les humains,au cœur de l’environnement
urbain, se retrouvent dans une solitude qui leur est propre.
Ces moments, parfaitement banals, révèlent une vérité profonde : même au sein de la foule, l’individualité ne disparaît pas. J’ai voulu détacher chaque individu de la pléthore urbaine pour nous rappeler que nous existons tous, uniques et singuliers, avant de faire somme.
Cette « solitude » vient soutenir l’idée que les individus ne se dissolvent pas dans la masse. C’est une ode à l’espoir que le génie
individuel perdure et prévale, malgré les pressions de la société actuelle.
Ces quelques images, autour de ce thème, se veulent prière pour que les visions dystopiques des Verne, Huxley et autre Orwell restent de pures fictions. Elles nous rappellent que la démocratie ne subsistera qu’au prix de la préservation des individualités, loin de tout communautarisme.
Je voudrais vous inviter à prendre le temps de réfléchir à la place de l’individu et de chacun d’entre nous dans notre société.
Puissent, ces humbles photos, être une source de réflexion pour chacun d’entre nous.
Pierre Jammes

LIEUX D’ENFANCE | Monique Kaddour
« Là où la Nature reprend ses droits »
Il fut un temps où ce lieu résonnait de voix et d’éclats de rire, où chaque sentier, chaque pierre portait l’empreinte des jours insouciants.
Aujourd’hui, la Nature a repris possession des murs et des chemins, tissant une nouvelle histoire sur celle du passé.
Les photos présentées font partie d’une série intitulée la Traversée, qui sera exposée en septembre à la Maison des Mémoire à Carcassonne.
Photographies : Monick KADDOUR
Lieu : Hameau de Pujol de Bosc Aude

LA LIGNE ROUGE | Jean-Philippe Lacube
Nous vivons une époque épique.
Deux mondes cohabitent, un ancien déjà mort.
Et un deuxième, à l’œuvre en ce moment, qui montre ses limites
et dont on sait qu’il n’a plus d’avenir.
Leur coexistence jusqu’alors pacifique donne lieu à des scènes d’une rare violence pour la venue d’un monde nouveau.
Quel sera-t-il ?
Où sera-t-il ?
Avec qui ?
Suivez la Ligne rouge…

CE QUE JE SUIS | Richard Negri
Je m’appelle Léa, Catherine, Henri, Jenny, Jocelyne, je vis chez mes parents, en foyer, dans un studio indépendant en ville.
J’aime le foot et Johnny, colorier des mandalas, sentir l’odeur des fleurs, manger des bonbons à la menthe et du chocolat, voir mon copain ma copine, écouter de la musique sur mon téléphone.
Tous les jours je prends le car pour aller travailler dans un ESAT en blanchisserie, façonnage, restauration, espaces verts et le matin quand le réveil sonne j’ai souvent envie de rester au lit encore un peu.
La journée je m’applique pour rester concentré.e et faire mon travail en qualité, le faire bien, car je veux être fier.e de ce que je fais et de ce que je suis.

SÉRIE ROUGE | Clo Saint Sauveur
Quand on prend le Temps… l’esprit voyage !

BRÛLURES | Bruno Vialaneix
Très concerné par ces sujets, Bruno Vialaneix a souhaité témoigner par la photographie des conséquences environnementales et humaines provoquées par les incendies destructeurs de l’Eté.
Par le prisme d’une approche sensible et poétique, il propose au visiteur de l’accompagner en plein hiver en région narbonnaise, dans les paysages noircis du massif de la Clape, provoquant ainsi une tension émotionnelle certaine, accentuée par l’ambiance équivoque de la tombée de la nuit durant laquelle les prises de vue ont eu lieu.
Il n’oublie pas de questionner les pompiers victimes du feu auquel il rend hommage.